Ce projet est sans doute le plus intime que j’ai réalisé. Il est le fruit de plusieurs années de réflexion, de douleur, mais aussi d’espoir.
Depuis plus de dix ans, je vis avec une part d’ombre. Il y a trois ans, on m’a diagnostiquée en dépression. Chaque jour est un combat contre des pensées sombres, implacables, souvent tournées contre moi-même et les blessures d’un passé encore trop présent.
Quand les rechutes surgissent, j’écris. Ces mots, griffonnés dans mes carnets, sont le reflet brut de mon état intérieur : peurs, doutes, douleurs. Une tentative de comprendre, de poser une distance entre ce que je ressens et ce que je suis.
À travers mon objectif, j’ai photographié des personnes dont les regards ont résonné en moi, comme des miroirs silencieux de mon propre reflet. J’ai ensuite superposé à ces portraits des extraits de mes journaux intimes, mêlant l’image à l’écriture, l’instant à l’émotion.
« Make me cry » met en lumière ce tiraillement constant entre l’image que je renvoie, celle que les autres perçoivent, et le chaos intérieur que je traverse. Peu comprennent ce conflit invisible — et c’est justement cette fracture que je cherche à exposer.
Ce projet est une main tendue vers celles et ceux qui, comme moi, avancent sur un fil. Une façon de dire : vous n’êtes pas seul(e)s. Et surtout, n’abandonnez pas.
"Les cachets aident mon coeur à ralentir. Ils auraient dû me dire que c'était un piège !"
"Je torture ma tête pour trouver des réponses que je passe mon temps à fuir !"
"Est-ce qu'on à bien fait de s'aimer quand je vois ce que ça m'a fait?"
"Partout ou je vais, il y a quelque chose qui bloque ma fuite"
"Ma miséricorde l'emporte sur ma colère !" 

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